Extraits du livre
- EXTRAIT DU LIVRE
- Monsieur le juge dit-elle. Vous pouvez me condamner. Mais je serais toujours libre. J’ai tué mon bourreau, et, tout endroit où l’on m’enfermera en guise de prison, ne sera qu’un endroit de repos, de contemplation de la vie, du monde et de l’avenir. Je profite pour dire quelques choses à l’assistance, notamment à vous les prisonniers politiques qui devront être jugés pour avoir exprimé vos opinions et désir et de libertés. sentez-vous heureux, car vous êtes des exemples dans une société ou des citoyens sont à l’exemple de ma mère, celle qui voit l’injustice et ne dit rien de peur de perdre un rêve, de perdre un idéal déjà perdu. Ne soyez pas comme cette femme, complice des souffrances de sa fille et finalement responsable de la mort de son mari. A force de vouloir tout garder on perd tout. Et surtout quand on a comme seule excuse la peur, on est perdu d’avance. Ma mère avait peur d’être ridiculisée aux yeux du monde en dénonçant le forfait de son mari. Elle avait peur de perdre sa famille, et finalement, elle est ridicule non pas parce que son mari a violé sa fille, mais plutôt parce qu’il a fait sans qu’elle ne s’oppose. au final elle a perdu sa famille, et aussi mon estime. Mais au fond je la comprends. Dans ce pays, on nous a forgé au fil du temps dans la peur, on nous préparé à coup de menaces, de mensonges et de rêve illusoires à accepter la souffrance d’autrui sans réagir. Voilà ce que nous sommes devenus. Voilà ce que ma mère est devenue. Alors que si nous avions été plus courageux on aurait sauvé notre père et notre famille, on aurait pu sauver notre pays.