Extraits du livre
EXTRAIT DU LIVRE
Mais l’imagination a malheureusement des limites et la concierge qui gît devant moi est bien réelle, tout du moins ce qu’il en reste, car cette forme humaine étendue sur le parquet maculé de sang est un formidable remède contre la rêverie. Rien qu’à mater le tableau, on revient vite à la réalité. Ce n’est pas beau à voir, mais alors là, pas du tout ! Le corps gît sur le sol la jupe relevée jusqu’au bas-ventre, laissant au passage apparaître une culotte en coton imprimé de motifs à fleurs. Les mêmes fleurs que l’on retrouve sur les papiers peints posés sur les murs des loges. Comme quoi, les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Les jambes sont écartées et sont marbrées d’ecchymoses sur le haut des cuisses. La jupe est déchirée au niveau de la ceinture et le corsage déboutonné laisse entrevoir un soutien-gorge d’où s’échappent deux gros seins flasques. Les yeux sont grands ouverts et gardent l’expression de la terreur. Du sang coule de la bouche aux lèvres tuméfiées et une large plaie strie le cou d’une oreille à l’autre, laissant échapper une véritable mare de sang qui s’étale sur le parquet lustré. Bref, la vision vaut le détour, surtout qu’en plus une odeur d’excrément embaume la pièce. La brave femme s’est oubliée durant son supplice.