Extraits du livre
Je suis restée trois semaines dans le coma « naturel » et j’ai été prolongée une semaine pendant laquelle ils m’ont progressivement débranchée, j’avais douze machines autour de moi, m’a raconté Philippe, ils ont débranché la dernière le samedi, ex-tubée.
Tout ce que je raconte, c’est un mélange de souvenirs, de ce que les gens me disaient ou lorsqu’ils parlaient entre eux, souvenirs de discussions que j’ai inclus dans mes rêves. Comme si rêver était devenu ma nouvelle façon de vivre. Et oui, c’est vraiment très frustrant de ne pas pouvoir répondre, parler à ceux qu’on entend et qui se demandent si nous on les entend, qu’ils nous parlent à nous ou qu’ils soient en train d’annoncer notre mort dans la nuit prochaine.
On ne fait que penser en fait, car c’est la seule chose qui nous reste qu’on peut maîtriser.