Extraits du livre
Lorsque j’ai finalement très bien connu mon père, à force de le côtoyer et de l’observer, je me suis rendu compte qu’il n’était pas sorcier, qu’il n’était pas voleur non plus. Je peux en témoigner malgré la haine et l’aversion que j’avais contre lui. Pour moi, je ne retiens que ce que les habitants m’ont affirmé : que c’était à cause de lui que j’ai été clochardisé, que les habitants m’ont chassé et me tenaient à l’écart. Les habitants m’ont mis dans la tête que mes malheurs venaient du fait que mon père ne m’aimait pas, qu’il était incapable de travailler, de subvenir à mes besoins, de m’offrir un abri décent et de me protéger.
Je ne me rappelle plus si j’ai été un jour grand car la douleur me torturait le cœur. La souffrance morale et physique, et la déchéance m’ont fait oublier les moments de joie, les périodes fastes et les moments où je me suis cru heureux. J’en étais à errer dans les rues de Paris en attendant d’être expulsé. À moins que mon livre ne fasse succès. Auquel cas, j’aurais la notoriété, mon cas sera réexaminé et je gagnerai de nouveau de l’argent. Mais le public me lira-t-il ? Acceptera-t-il les vérités et les contre-vérités que je lui assène dans ces écrits ?