Extraits du livre
À ma grande surprise, l’une des premières questions que me posa Florian Markwalder concernait l’image que j’avais de ma propre personne. Est-ce que j’étais égoïste ou altruiste ? Timide ou extraverti ? Bavard ou taciturne ? « Et pourquoi ces questions ? » lui demandais-je. Parce que j’avais été journaliste, m’avait-il répondu. Les lecteurs de « La voix de Genève » avaient l’habitude de lire ma signature à la fin des articles que j’écrivais. Or, m’avait-il mis en garde, en tant qu’écrivain public, je ne serai jamais considéré comme le véritable écrivain de l’ouvrage que je serai, paradoxalement, amené à rédiger.
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Vous allez vous rendre compte, Monsieur Orlandi, que la frontière entre l’écrivain public et le psychologue ou le psychiatre est parfois ténue, m’expliqua l’ex-banquier. L’expérience me montre que mes clients se sont livrés sans retenue parce qu’ils m’ont fait confiance. Il faut donc savoir faire preuve de beaucoup d’empathie, d’humanité mais aussi savoir prendre une certaine distance. C’est peut-être l’aspect de notre profession qui est la plus difficile à intégrer au début car nous ne sommes ni des médecins ni des prêtres qui recueillent les péchés de nos clients dans un confessionnal.
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