Extraits du livre
Notre société n’a plus besoin d’art s’il n’est pas synonyme d’anxiolytique, d’alcoolisme supérieur, voire d’exploit sportif. Les plus hauts chefs-d’œuvre de la musique ou de la peinture servent aujourd’hui à faire vendre. Pelléas et Mélisande n’existerait pas sans la mauvaise conscience sociale qui tourmente Maeterlinck et ses contemporains.
L’amour n’est qu’en apparence le sujet du drame. Son vrai sujet est la défense de classe et l’indispensable élimination de ceux qui rêvent d’équité sociale.
C’est grâce aux femmes que le piano atteint sa royauté. En France leur importance sociale grandit… Les fauteuils de l’Opéra leur deviennent accessibles à partir de 1870. Elles jouent généralement du piano à 2 ou 4 mains. Elles chantent, elles s’accompagnent. Donc le piano devient l’indispensable ornement de tout intérieur bourgeois.
Tout juste un an avant Sarajevo, Le Sacre du printemps qui a pour argument un sacrifice humain est représenté. La Russie, la France, l’Allemagne souhaitent la guerre. Le printemps des sociétés européennes ne peut évidemment refleurir qu’à la suite d’une boucherie sacrificielle où les insoumis deviendront patriotes pour être éliminés.