Extraits du livre
EXTRAIT DU LIVRE
Marie, ma grand-mère était une petite femme, menue, très discrète, avec une voix très douce. Elle était timide, parlait peu en société. Pendant un repas familial, elle se mêlait très peu à la conversation de peur de gêner. Elle écoutait, souriait, cependant elle aimait parler aux enfants.
Ce n’est qu’après quelques années, lorsque j’étais devenue une petite fille, que je me suis vraiment intéressée à elle.
Ses cheveux, à peine gris, tombaient à ses pieds. Elle les relevait en un chignon sur la nuque tenu par une simple pointe de menuisier. J’aimais la surprendre lorsqu’elle se peignait. Elle ne voulait pas se montrer, ses longs cheveux défaits.
Elle portait une longue robe noire, un gilet noir, de grosses chaussures rustiques lui permettant de se déplacer plus facilement quand elle devait se rendre dans les champs. Sur la tête, un foulard, noir également, qu’elle ne mettait que les jours de grand soleil, et qu’elle enroulait autour de sa tête.
Je la côtoyais chaque jour puisqu’elle vivait avec mon grand-père Auguste dans la ferme qu’ils avaient exploitée puis transmise à leur fils Paul, mon père. Clément, mon oncle, vivait avec nous et restera dans la propriété familiale jusqu’à la fin de sa vie. Il ne s’est jamais marié.
Marie possédait un défaut physique depuis sa naissance. Elle était bossue, tout comme son fils Clément, qui avait hérité de cette malformation.