Extraits du livre
Les péripéties d’une époque particulièrement violente et incertaine pour ce qui concerne l’Irlande et d’une période marquée par la quête d’une identité pour l’Afrique noire installent le discours traditionnel dans les littératures irlandaise et négro-africaine. (p 11)
Le prestige qu’ils conféraient à leur mémoire collective constituait une façon de faire un saut historique pour oublier l’instant pressant et menaçant de leur douloureux présent. (p 11-12)
Ils avaient fait ce choix de « retourner aux éléments primordiaux » (Senghor 1990 : 254) pour trouver refuge à la surenchère politique et culturaliste de leurs époques. Les histoires liées à la genèse de leurs terroirs, les figures qui ont marqué le cours de la vie de leurs peuples semblent pouvoir faire bonne figure pour restaurer l’image de l’Irlandais et du Négro-Africain. (p 9)
Malgré la distance spatio-temporelle qui les place si loin l’un de l’autre, l’orchestration traditionnelle s’effectue dans une forme de communion entre les deux poètes unis par la résonnance de l’héritage ancestral qui s’entend à travers leurs différents recueils de poèmes. Senghor et Yeats, bien qu’originaires de deux aires culturelles différentes, ont eu cette correspondance miracle de recréer des univers mythico-épiques qui présentent beaucoup d’homologies. (p 15)