Extraits du livre
Mais Philippe Capricorne portait aussi un lourd secret : une caractéristique génétique qu’il s’était bien gardé de révéler à sa belle-famille. Son père, Michel, journaliste d’investigation, avait épousé une ravissante Provençale originaire de Valensole, la gentille Agathe Fontaine. La belle avait une étrange réputation dans le village. Certains ragots lui attribuaient une réputation de sorcière.
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Fou ou génie, peu importe, Christian Nadir bâtissait deux empires en même temps. Le premier, lié au capitalisme qu’il avait qualifié de colosse aux pieds d’argile, englobait une partie des sociétés de son beau-père. Le second comprenait une banque remplie d’idéologies montées avec son organisation. Sa stratégie consistait à augmenter la valeur de diverses corporations pour mieux contrôler les sautes d’humeur de leurs actionnaires. Si les requins de la finance faisaient la pluie et le beau temps dans le monde, Nadir se considérait comme un paratonnerre. Aimant jouer sur le mot « empire », il l’utilisait souvent en précisant « en pire », tout en soulignant que l’effondrement d’un empire dans l’Histoire ouvrait sur une nouvelle civilisation.
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Voir au-delà des apparences m’a permis de percevoir le vrai visage de Rottengut, à savoir son énorme potentiel en termes de magie noire. Cet hybride est aussi un haruspice, un devin capable de lire l’avenir à travers les entrailles de ses victimes. Voilà pourquoi il est si précieux pour les Décideurs !
— Tu veux dire qu’il a déchiqueté des humains pour lire l’avenir ? demande Ionis.
— Pas vraiment, réplique Mandragora. Je pense qu’il a dû vider des personnes en les hypnotisant. Il leur a volé une partie de leur conscience. Ensuite, il les a probablement poussées au suicide, un truc comme ça.
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Ajnas, le Devin, bondit. Son corps lui a donné la réponse sans qu’il ait eu à bouger le moindre sourcil :
— Il nous faut retrouver la corne de Borée. C’est l’instrument magique du dieu du vent qui passe à travers la matière et perce le mystère des fréquences temporelles.
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Dans le Japon ancien, on appelait cette intuition le kimagure ou l’art de l’anticipation. L’idée de l’attaque crée une pensée qui, à son tour, crée une forme dans l’esprit. C’est cette forme-pensée que notre cortex peut détecter et ensuite annihiler. Dans le cas du combat avec les reptiles, nous avons magistralement élargi le champ des possibles. Ensuite, vous vous êtes joints à nous et nous avons donné naissance à un kimagure de lieu.