Extraits du livre
p.24 : En d’autres termes, le retable que d’aucuns considèrent comme une œuvre religieusement dogmatique semble faire ici l’écho à l’Église d’Orient en considérant Marie-Madeleine comme l’apôtre préféré de Jésus. Selon les Écritures, c’est d’abord à elle que Jésus ressuscité s’est spontanément présenté et sur le retable c’est à ses pieds qu’est placé le vase thérapeutique. En d’autres termes, le vase du retable efface la diffamation dont la femme fait l’objet : Marie-Madeleine est une Initiée d’exception, ce qui fait de Jésus un prophète particulièrement éveillé qui place la femme au premier plan alors qu’en ces temps la femme était considérée mineure à vie.
p.33 : Compte tenu de ces considérations, Christ placé au centre des polarités positive/négative, représente forcément la partie neutre de la matière : entre le Mercure-St-Sébastien et le Soufre-St-Antoine, le Christ est… le sel de l’alchimiste !
Or le sel de la matière est le neutron de l’atome qui a comme fonction de « coller » les composantes subatomiques : le sel, scelle… Christ identifié par la partie neutre de l’atome sous-entend que le message christique a pour but d’instaurer la paix parmi les hommes, de les relier les uns aux autres malgré les individualités de chacun.
Le sel est éternel, il est la partie de la matière que l’on ne peut pas éliminer. Le sel permet aussi la conservation des aliments : le sel représente notre infinitude qui est en lien avec le message christique puisque par la Passion est annoncé à l’Humanité que la mort n’est que le passage vers l’Après-Vie.
Le sel est la partie neutre de la matière comme le neutron exempt de charge électrique, ce qui est en lien avec le Christ qui ne juge pas, mais accueille toute personne quoi qu’elle ait pu faire.
p. 43 : Grünewald présente un concert éthéré puisqu’il s’agit d’esprits musiciens, dans un contraste équilibré de forces obscures et lumineuses au sein d’une même composition harmonique… puisque musicale ! Les religions enseignent une vision dichotomique de la vie en défendant l’idée qu’il y ait d’un côté le Bien et de l’autre le Mal ; d’un côté les croyants et de l’autre les infidèles. Au contraire, le retable nous invite à reconnaître le Mal et à vivre avec lui, car le Mal n’est pas mauvais, mais indispensable pour faire fonctionner l’Univers ! Connaître le Mal permet d’apprendre le discernement : les anges au-dessus de Jésus indiquent qu’Il a finalement choisi de servir le Bien. Contrairement à toute religion qui défend sa vérité en dépit des autres religions, la spiritualité nous invite à trouver les points communs entre tous les individus – croyants ou non – car le but est d’être à l’UNison, soit conscient de son UNique tout en étant relié à l’UNivers !