Extraits du livre
Nous nous étions aimés le temps d’une saison, par un été chaud, sur cette plage, le long de cette grève léchée par l’écume, où la magie toujours opère, éternellement, finit et recommence.
Tes yeux joyeux étaient ceux de l’océan et tu m’avais transporté par ton charme et ta gaité enfantine. Ce spectacle immense et vivant favorisait notre indolence.
Le soleil radieux était à l’aune de notre belle innocence. Qu’il faisait bon vivre tous deux cette belle harmonie de l’inconscience ! Le frôlement de nos peaux était l’éveil d’une passion naissante.
Nous avions pris l’habitude de quitter pour un temps la plage, pour parcourir un chemin derrière les landes et retrouver le parfum des fleurs, le silence des sous-bois. Quelques oiseaux nous accompagnaient, nous frôlant en jouant.
Les arbres nous faisaient cortège et du haut de leur grandeur, laissaient l’éclat du jour parvenir jusqu’à nous. Les aiguilles de pin tombées au sol, formant un tapis mordoré, bruissaient sur notre passage. Un souffle léger passait dans les branchages et semblait s’y accrocher en murmurant.
Quelques perles de résine pleuraient de troncs épars à l’image des humains.