Extraits du livre
EXTRAIT DU LIVRE
Dans toute relation conjugale, il est vrai qu’on ressent parfois un appel au renoncement de soi. Ce renoncement individuel étant le sacrifice à consentir pour la valeur supposée de la relation sentimentale. Mais, dans tous les cas, même dans les couples les plus singuliers, on y trouvera toujours une victime parmi les deux conjoints. Parce que toute relation conjugale comporte sa part d’ombre. Cette victime serait la personne qui payerait au prix fort l’amour qui les unit. Nul n’a besoin de reconnaître ou de désigner le/la dominant/e et le/la dominé/e. On est l’un/l’une ou l’autre. Un point c’est tout. Avec ou sans son consentement. Consciemment ou inconsciemment. Le plus troublant dans une telle situation, c’est que la victime est bien souvent le conjoint faisant le plus allusion à l’amour. En balbutiant sans arrêt : « Je suis très amoureux de d’elle/lui… » Cette éthique de l’amour foudroyant qu’on retrouve régulièrement chez les individus qu’on pourrait qualifier «d’amoureux sacrifiés » est l’onde de choc qui détermine le sacrifice de leur âme tout entière à l’être aimé. Pourtant, ils/elles vivent dans une relation coercitive avec un/e conjoint/e dominant/e. De surcroît, dans le cas de Ghislaine, elle avait développé une attitude semblable aux personnes atteintes du syndrome de Stockholm. En éprouvant un attrait certain aux vices ténébreux de son mari, auxquels elle était devenue docile. Qui plus est, elle y ajoutait un goût prononcé à la simulation passionnelle. Maladroitement, elle simulait souvent un état de plaisir improvisé. Puisqu’elle manifestait une obéissance dévote aux rites hédonistes de son mari, pour la simple et bonne raison qu’elle était aveuglée par de pseudos sentiments amoureux. Des pratiques sensuelles innovantes, qu’il avait l’art et la manière de lui suggérer adroitement, insidieusement. Les personnes les plus belles, les plus gentilles, les plus braves au monde, s’offriront volontairement comme des saints, à un être plus laid, plus malicieux, dominé par le vice du coït permanent que par l’amour véritable. Mathilde exprime ses sentiments profonds à travers ces pages par le biais de ses observations. En s’employant au récit de vie romanesque et à la dérision pour lancer une sorte de cri d’alarme aux individus en situation conjugale ambiguë. En espérant qu’elle puisse leur fournir les clés nécessaires à la compréhension du processus de mise en couple. Permettant ainsi à toutes ces personnes en asthénie sentimentale d’être capables de se défendre dans des situations conjugales semblables à celle de Ghislaine. En s’adressant à tous ces individus honnêtes ; à ceux/celles qui savent aimer sincèrement. Afin qu’ils/elles ne s’engagent plus dans des relations sentimentales à haut risque d’asservissement mental. D’arrêter de se livrer comme de la chair à canon exposée aux détonations de bombes artisanales constituées de manipulations et de mensonges. Une chair humaine sacrifiée dans une guerre douce mais violente.