Extraits du livre
Et petit à petit, les années affûtées par le temps perforaient le plus profond de mon être, pour venir flétrir la peau de mon visage et ma virilité. Je me sentais doucement, mais inéluctablement emporté par le courant du fleuve « Fin », vers ce gouffre sans fond que depuis des millénaires des hommes et des femmes essayaient de combler, mais qui se creusait au fur et à mesure que grandissait l’humanité.
Parfois les cris et les jeux des enfants qui tournent autour de moi, me rappellent le temps où je faisais partie des générations futures et seul le parfum suave et sucré qui s’échappe d’un corps de femme, effleuré par les doigts du printemps, fait ressurgir en moi les émotions juvéniles qui me faisaient fantasmer et croire qu’au pays des rêves finissant, la femme est toujours l’avenir de l’homme.
Mais comme les feuilles de l’automne, mes envies érotiques venaient joncher le sol refroidi par mon impuissance sénile, et pour échapper au voile de ma morosité, tel un fantôme poursuivi par la vie, j’engageais une course imaginaire vers des eldorados luxurieux que je n’arrivais pas à rattraper.