Extraits du livre
Celui qui désire entrer dans une cathédrale ne le fait pas par hasard : il choisit d’y pénétrer et découvre son enseignement chemin faisant à travers elle. Par conséquent, avant de commencer à découvrir l’enseignement spirituel délivré par l’édifice, prenons déjà conscience que la cathédrale représente l’idée que l’on se fait du Chemin.
Cheminer à travers la cathédrale est un acte de pèlerinage, comme ceux empruntés en tout temps et dans toute religion, analogue à celui qui part de la Gaule pour Compostelle, chemin de pèlerinage déjà au Néolithique signalé par des monticules de pierres ou de coquillages. De même de nos jours, le pèlerin se repère grâce à la coquille St-Jacques sculptée ou peinte sur les édifices religieux du Chemin, quand il n’est pas la forme de la place principale de la ville de Sienne…
L’Archange Michael en hébreu, soit Saint-Michel en français, est le guide désigné pour pointer la direction vers Compostelle de son épée de feu qui symbolise l’instrument droit, aligné et apte à ouvrir la matière. […] De fait, l’Archange est toujours érigé sur un piédestal octogonal, car le chiffre huit est celui qui représente le seuil entre le Ciel (la boucle du huit du haut) et la Terre (la boucle du huit du bas) : l’Archange se tient sur le point de croisement du chiffre huit, soit entre le monde de l’endroit et celui de l’envers et indique la direction de Compostelle grâce à l’épée Durandal, qui appartient au champion de la chrétienté, Roland.
L’alchimie ne se définit pas comme une science, mais comme une Œuvre, car elle introduit l’idée d’une interaction entre l’expérimentateur et la matière, similaire au principe du « coefficient de charme » dont parlent les physiciens quantiques. L’alchimiste considère qu’en prenant les mêmes ingrédients, les effets obtenus vont varier selon le niveau de conscience de l’expérimentateur. L’alchimie n’est donc pas une science, mais un Art. […] L’alchimiste considère que la matière a une âme ; et trois sont les voies de l’alchimie […] les trois Rois Mages sont une allégorie de ces trois œuvres. […] De même, la cathédrale est une voie thérapeutique analogue à une structure mégalithique avec toiture en prime et qui propose des ablutions afin d’obtenir la purification du corps (la matière) et de l’esprit (l’éther).
[…] Les sites sacrés du monde sont orientés pour recevoir les rayons solaires à l’une de ces dates et en particulier à l’équinoxe du printemps, car c’est à ce moment que les heures de jour prennent le dessus sur les heures de nuit. Or, l’équinoxe du printemps coïncide avec la Pâque, la résurrection, la victoire de la lumière sur les ténèbres. […] La cathédrale gothique est une extraordinaire machine astronomique qui décrit la mission christique, cette dernière pouvant
être comprise aussi du point de vue astronomique. […] Mais quel est le signe céleste du
25 décembre ? En fait, durant la période du solstice hivernal a lieu un phénomène optique particulier :
- le 22 décembre, le Soleil est au plus bas, c’est précisément à cette date que les jours sont les plus courts de l’an ;
- puis, entre le 22 et le 25 décembre, soit pendant 3 jours, l’œil ne perçoit plus de mouvement solaire ;
- enfin, le 25 décembre, le soleil monte au nord d’un degré sous la constellation de la Crux : de la Croix !
En outre, le 25 décembre, le Soleil est aligné aux 3 étoiles de la ceinture d’Orion (représentant les 3 Rois Mages), le tout étant sur le même axe de l’étoile de Bethléem : le Prophète, dont Jésus, naît sur Terre lorsque son histoire s’inscrit au Ciel ! En d’autres termes, faire naître Jésus le 25 décembre est une manière efficace pour indiquer que Christ est la Lumière qui gagnera contre les Ténèbres et qu’il porte la Parole Universelle.
[…] La qualité du son produit par la cloche dépend des métaux utilisés et de la forme donnée à son intérieur, à son vide. La cloche et la cathédrale sont analogues à notre Univers : un espace générateur phonique. […] Mais encore faut-il distinguer « le vide » du « rien ». Rien, c’est rien ; tandis que le vide, c’est un lieu de conception, une matrice sonore : un « plenum quantique » comme dirait le philosophe Ervin LASZLO. Le plenum quantique est l’espace nécessaire pour que l’électron puisse graviter autour du noyau faisant de l’atome un élément vibratoire : la cathédrale est conçue de manière à reproduire la structure de l’Univers. […] Les bâtisseurs de cathédrales adhéraient à cette conception musicale de la réalité universelle et qui coïncide avec le principe de la fractalité découvert dans les années 70 par le mathématicien Benoît MANDELBROT. […] Dès lors, il est temps de voir de plus près le langage musical, le sens des notes de musique, car chaque note à sa… portée.
Les Templiers ont joué aux échecs du temps où ils étaient en Terre Sainte et ayant découvert les sens profonds de ce jeu, ils décident de tapisser la nef d’un jeu chromatique de pierres claires et sombres. Quel est l’enseignement du jeu d’échecs ? […] L’échiquier représente la vie et dans lequel évoluent deux camps, les deux polarités universelles : les Blancs et les Noirs, à savoir la Lumière et les Ténèbres. Selon les règles du jeu, celui qui prend les Blancs joue en premier : la lumière a toujours un tempo d’avance et de ce fait, les Blancs sont mathématiquement condamnés à la victoire ! […] Que peut-on déduire à cela ? Une réalité physique : la lumière en soi existe, elle est observable et quantifiable, car elle est une onde de forme. Vous avez entendu ? Une onde, encore du lexique musical. Contrairement à la lumière, l’ombre en soi n’existe pas : ou il y a de la lumière ou il y a manque de lumière que l’on nomme ombre. Mais l’ombre en soi n’existe pas […] donc elle ne peut pas remporter la partie.
Le labyrinthe de la cathédrale est un rappel direct du labyrinthe crétois. Et alors que le labyrinthe du roi Minos n’a aucune issue, le labyrinthe des cathédrales est un sentier comportant une sortie, il est un sentier alchimique allant des Ténèbres à la Lumière.
Le labyrinthe est le symbole de notre parcours intérieur, celui que nous accomplissons concrètement dans notre vie quotidienne, une vie que nous ne maîtrisons pas, d’où nos errances et hésitations. Du coup, par analogie, le labyrinthe est tortueux […]
Cela peut surprendre l’idée que le sourire porte en soi un message ésotérique […] Le Rire est le protagoniste « diabolique » du théâtre de MACHIAVEL qui a marqué toute la culture européenne. Alors, prenez garde à la statue souriante, loin d’être anodine elle indique que dans cette cathédrale il est question d’expression subversive…