Extraits du livre
Mon cher journal, je crois que j’ai essuyé trop de plaintes, trop de tourments à la manière des romantiques. Je me suis suffisamment épanché sur tes pages robustes et généreuses. Merci d’avoir accompagné mes jours pauvres et mes jours heureux. Il est temps à présent de laisser ces lignes voler de leurs propres ailes. J’ouvre ta cage et je te laisse là, dans cette chapelle, posé sur cette chaise à la paille trouée. Trouée comme mon cœur. Si Lisa décide de chercher ma trace, alors elle viendra ici, j’en suis sûr, sur les ruines de Demandolx. Et à travers ces pages noircies, sans doute retrouvera-t-elle l’homme qu’elle a laissé cet été 42, après une nuit éperdument amoureuse.