Extraits du livre
Les formalités de levée d’écrou effectuées, mes maigres biens récupérés — ceux que j’ai déposés lorsque je suis entré à la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelonne et que je n’énumérerai pas, et quelques autres acquis en prison et mis dans mon unique valise, un gardien m’accompagne jusqu’à la porte de sortie. Il me tend une main chaleureuse, sincère et amicale (une amitié s’est nouée entre nous sur plusieurs années, faite d’estime réciproque) et me souhaite bonne chance en m’assurant que nous nous reverrons dehors, très certainement. Il ouvre cette porte, celle de la liberté, une liberté dont je ne sais pas vers quoi elle va me mener ni à quoi elle va ressembler, ce qui n’a, somme toute, pas d’importance immédiate, car, quelle que soit la forme qu’elle puisse prendre, ne me dérange nullement, d’autant que, me connaissant, je sais pouvoir rapidement la modeler selon mes aspirations, celles que j’ai déjà dans la tête depuis plusieurs semaines.