Extraits du livre
Le hurlement lugubre des sirènes a transpercé la sérénité de ce matin d’été : hurlement lancinant qui n’est pas sans rappeler les toutes récentes années de guerre. (p 20)
Dans les semaines et les mois qui ont suivi la catastrophe du Cazier, dans les conversations chuchotées entre femmes, il était souvent question du sort malheureux des « filles-mères ».
Dans mon esprit, l’exemple même de la fille-mère n’était autre que ma maman. Logique … elle était ma mère et la fille de ma grand-mère. Et plus tard, j’espérais bien devenir un jour, moi aussi, une fille-mère. (p 51)
Chaque fois qu’un collègue m’a proposé d’accompagner une classe pour une visite scolaire, j’ai trouvé une excuse bidon. Je n’en suis pas fière, mais je ne suis pas certaine de trouver les mots pour me justifier sans laisser déborder mon émotion. Je franchirai la grille du Cazier un jour peut-être en tenant solidement la main d’un de mes petits-enfants. (p 64)