Extraits du livre
Qui donc est Dieu ? Qui est Jésus ?
(page 259 à 271)
Dans mon dernier livre « Penser l’Univers, Dieu est-il quantique ? » j’avais comparé les définitions, religieuse et scientifique, que l’on pourrait donner de Dieu en regroupant tous les qualitatifs qui lui ont été attribués.
Pour les religieux il s’agit d’une entité :
Unique, invisible, appartenant à un autre monde, infinie, douée d’ubiquité, omnipotente, omnisciente, transcendantale, qui règne sur le Tout, créatrice de l’Univers, surnaturelle, immanente c’est-à-dire qui comporte son propre principe, ne nécessitant pas de principe extérieur : c’est la Cause sans cause….
Les théories qui tentent d’expliquer l’Univers sont nombreuses et toutes incomplètes. La Relativité et la Mécanique Quantique proposent des modèles qui paraissent contradictoires. L’une est déterministe, l’autre probabiliste. Avec la théorie de l’onde pilote, de Broglie et Bohm ont introduit du déterminisme dans la Mécanique Quantique. L’américain Brian Greene pense que l’Univers est un Tout intriqué et cohérent, sans perte d’information. L’Univers resterait uni au-delà de l’espace et du temps : nous existons tous dans une réalité holistique à l’instar de chaque chose qui vit sur Terre.
La matière serait un état furtif toujours prêt à se transformer en ondes. Le monde matériel, et donc la vie et l’être humain lui-même, ne seraient que des différenciations fugitives de la matière exprimée. Nous participons au grand cycle infini ondes-matière-ondes.
C’est le monde implicite (Dieu ?) qui pilote le monde explicite matériel dans lequel nous vivons. Tous les Univers matériels, définis par l’espace-temps, les ondes électromagnétiques et la gravitation, sont éphémères et retournent dans la grande officine du monde implicite.
Les mots utilisés pour qualifier Dieu par les hommes depuis les origines ressemblent étrangement à ceux proposés par les physiciens actuels dans leur quête pour qualifier le monde quantique implicite !
Or le monde implicite est un monde infini renfermant une énergie infinie, un monde d’ondes, omnipotent, informationnel, omniscient, sans espace, sans temps et donc immatériel, invisible, transcendantal, immanent, créateur de tous les futurs possibles et de tous les Univers possibles, en particulier l’Univers matériel explicite, auquel nous appartenons, issu d’une fluctuation de l’écume quantique. Enfin, la dimension quantique n’ayant ni espace, ni temps, l’information sur une particule en un point donné de l’Univers est disponible n’importe où et simultanément obéissant ainsi à un principe d’ubiquité.
La mort ?
Une particule élémentaire isolée ne fait pas partie du monde visible : elle a besoin d’un partenaire ou d’une communauté pour vivre une existence matérielle concrète, ainsi est notre corps d’être humain.
La grande entropie de l’Univers explicite, dans lequel nous vivons, déclenche inéluctablement le désordre et les milliards de cellules de notre corps se désintègrent et redonnent des atomes constitutifs redevenus libres, mais possédant une nouvelle mémoire, celle acquise durant notre brève vie.
Le monde implicite informationnel occupe le vide situé entre le noyau et l’électron de tous nos atomes constitutifs. L’espace qui entoure le noyau est vide de matière mais empli de potentialité.
Ceci revient à dire qu’à la racine de la matière, au niveau des atomes, la notion de matière repose entièrement sur un monde de formes non matérielles et, selon Lothar Schäfer, la réalité se transforme en potentialité, elle nous apparaît dans deux domaines : la potentialité et la manifestation.
Hameroff émit l’hypothèse que l’information quantique persiste sous la forme d’un hologramme dans le monde de Planck. Si la conscience est le résultat de processus quantiques dans les microtubules qui se connectent au champ de Planck, lorsque le cerveau cesse de fonctionner, l’information quantique peut persister et rester cohérente pendant un certain laps de temps en raison de l’intrication quantique.
Ce que nous appelons « âme » serait alors une pure entité plankienne ! Elle pourrait se fixer dans un autre cerveau possédant suffisamment de microtubules, se réincarnant ainsi dans un modèle égal ou supérieur au précédent.
La Potentialité quantique serait donc cette variable cachée qui jouerait le rôle du démiurge, cette entité responsable de la création de l’Univers que l’homme a empiriquement nommée Dieu depuis qu’il a acquis une conscience.
Jusqu’à ce jour, les religieux, plus disciples de la foi imposée par l’Eglise que de l’enseignement de Jésus, s’opposant aux scientifiques, plaçaient victorieusement la Cause sans cause, c’est-à-dire Dieu, aux origines mystérieuses du Big Bang créateur du monde matériel.