Extraits du livre
EXTRAITS DU LIVRE
« Le « grand flic » aura pourtant oublié deux choses à propos de son rôle « d’expert », la première c’est qu’il ne peut exister de grand flic car chaque policier travaille dans une chaîne composée de multiples maillons essentiels et la seconde c’est que le chiffre des saisies ne peut qu’illustrer la dimension réelle du trafic et non une meilleure efficacité policière comme le laissent trop souvent entendre les responsables politiques pour justifier de la pertinence de leur action. Même s’il est difficile d’estimer les importations clandestines, selon le travail de plusieurs chercheurs[1] on peut penser qu’il entre mensuellement 30 tonnes de cannabis sur le territoire français or si on lisse les saisies sur les 5 années de THIERRY comme chef de l’OCRTIS on reste sur une proportion de saisie à 17,5 % sur l’ensemble du trafic de cannabis. Ainsi c’est 82,5% du flux de cannabis qui est revendu et consommé.
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En somme, le grand flic avait peu de chance de déstabiliser un marché pour lequel les pertes sont inférieures à celles du rayon des fruits et légumes d’un supermarché qui peut admettre jusqu’à 30% d’invendus.
Quelle conclusion tirer de cette « pantalonnade » ? Le sort du commissaire THIERRY, toujours en exercice, nous donnera sûrement un éclairage et en attendant je ne peux m’empêcher de penser à la justice ou plus exactement l’injustice. S’il peut être « risible » de voir un « pied nickelé » se prendre les pieds dans le tapis, je pense pourtant d’abord à la mort qui rôde dans les quartiers de France autour des règlements de compte sur fond de trafic et je pense aux nombreux collègues qui, alors que je siégeai en commission de discipline en tant que représentant du personnel, ont été révoqués pour des motifs somme toute assez futiles au regard des charges qui pèsent sur les mis en cause dans ce dossier… »