Extraits du livre
ENFIN EN PAIX :
Jusqu’à ce jour, Mô m’a joué le grand jeu de la femme résignée. Mon cadeau de la fête des Pères, serait-ce son départ définitif du domaine ? Sinon, pourquoi le « vingt mètres cubes » du « supermarché à une lettre » du village ?
MON OMERTA :
Depuis gamin, mes souvenirs remontent à la surface de mon centre nerveux encéphalique. Je vais entendre chanter mes écrits, tout au long de cette nouvelle aventure.
Le portable de Mô était sur messagerie » comme d’hab’ pendant ses périples.
MUTISME :
Lors de longues absences professionnelles, le corps de Mô me manquait… Je lui livrais quotidiennement un nouveau « SMS » coquin du genre :
— Mets ton portable sur vibreur dans ta tit’culotte tu sentiras dans la nuit l’appel de mon amour.
— Si tu croises clicli, caresse-le pour moi… il me manque… bizoulangue…
LES FEMMES QUE J’AI AIMÉES
—Armand, quelle rancœur justifiée as-tu encore !
Celle d’avoir entendu dire une fois à Mô : « Quand je serai morte, vous ferez bien ce que vous voudrez de mes cendres… » J’apprenais, ce jour-là, qu’elle était crématiste. Sans service « après-vente »… En vieillissant, les hommes pleurent ; cette nuit, sous la lampe jaune de mon écritoire, c’est le cas.
L’APAISEMENT Jean-Loup
Je vivais à Limoges près des halles centrales. Je fréquentais les bordels, surtout « Le Bagatelle »…. Je n’ai pas vu passer mon adolescence limougeaude.
LE LIT DU PETIT MIMI
Je ne laisserai pas le choix de ma mort à un ennemi… ! On m’a donné la vie ! Je me la reprendrai simplement, discrètement, sans autre forme de cérémonie. La cérémonie, c’est pour les autres… ceux qui veulent garder pour eux ce qu’ils ont toujours cru que vous étiez : un autre.
UNE NUIT SANS SOMMEIL
Ce n’est pas parce que l’on change d’habitat, ou de latitude, que l’on change son être. J’aurais dû extirper de mes entrailles les causes de mes confusions tant avec Mô qu’avec moi-même.
Nous étions en pleine moisson… Je mis longtemps à oublier au fond de mon lit… la cueillette des fraises. Le blanc des cuisses de « la rousse » Raymonde du père Mounier, entre lesquelles sa toison roussâtre était plus frisée que celle d’une agnelle de l’année, m’obsédait.
À CHACUN SA COLONIE DE VACANCES
Ta récidive le jour de l’an respecta le même rituel d’approche. La fellation dont tu es prêtresse n’a fait qu’aggraver mon interrogation sur ce besoin physique. Je n’eus pas de seconde relique pour mon reliquaire… Le seul satin que tu portais ! Celui de ta peau.
J’AI FAIT UN RÊVE PAS MERVEILLEUX.
Et tu en es restée là.
Tu étais nue, immobile, figée, factice, la copie du tableau la Puberté, d’Edvard Munch.
Pour manifester ta pensée, tu t’es toujours entourée de silence ! Tes gestes n’imagent pas tes paroles. Ton visage exprime ton éternelle élégance, sans en définir d’unité. Tu as changé le parfum de tes seins, le goût de tes tétons, l’émanation de ta peau, le sel de ton nombril, l’arôme de ton sexe, le jus de tes plaisirs, sans tes effluves, je ne perçois plus les fragrances de ton corps. Les causes de mes érections m’échappent.
LE CALME
Je suis dans la région du globe où se produisent essentiellement d’importants mouvements ascendants. Rasséréner, ou se mettre à calmir, les vents de nos tempêtes amoureuses n’apaiseront jamais celui de mon amour perdu sous les tropiques.
L’AMOUR NE S’ACHÈTE PAS.
Armelle est encore réglée, elle va me faire le rejeton que j’attendais pour m’éteindre.
J’aurai un fils…
Ma solitude sera lumière, l’absence ne sera plus silence, le Domaine renaîtra de ses cendres…
Le brame sera, les futaies revivront, les brumes des étangs seront argent et or.
L’amour sera de retour.
— Armand, tu as toujours dit que l’amour ne s’achetait pas.
— Qui parle de tunes, abruti ?