Extraits du livre
La solution facile, se laisser partir, mourir sans rien dire, sans avoir pris la peine de dire adieu à ceux que j’aime, s’éteindre petit à petit comme la flamme d’une bougie qui se meurt, enlisée dans un fond de cire liquide. Je suis au fond, ma flamme vacille mais peine à s’éteindre. (ligne 23 page 15)
Une robe magnifique, ivoire, en soie sauvage, lui marquant la taille, un décolleté qui lui sied bien mettant ses épaules un peu rondes en valeur. Elle a ajouté à sa tenue une petite touche de couleur fuchsia qui lui correspond, une petite note de folie… Elle est belle. Son sourire est éclatant, ses yeux brillent comme un soir de Noël. (ligne 5 page 50)
Entre la vie et la mort ? Personne ne prononce ce mot ultime, définitif. On parle de cas critique, grave, délicat, incertain, de pronostic vital engagé mais personne n’ose parler de mort pourtant, elle est face à moi. Je n’ai même pas conscience que je la repousse de toutes mes forces. (ligne 7 page 74)
Certains jours les doutes m’assaillent, tissent une toile autour de moi et je ne trouve pas le fil conducteur. Je compose avec mon passé qui se dévoile au fil du temps, le présent reste très limité et l’avenir est trop lointain pour m’y projeter. J’avance, je ne sais pas encore vers quoi… Vers la vie ? Quelle vie ? (ligne 22 page 198)
Les mots se bousculent parfois, comme si trop longtemps bloquée en moi, une vague de phrases avait besoin de sortir, des mots ronds et harmonieux parfois douloureux, des mots qui me plaisent, qui demandent réponse, qui s’entrechoquent ou se languissent. Je les aime ces mots sans prétention et les partage avec tous ces gens qui m’aiment et que j’aime. Ils s’échappent de ma bouche comme s’ils avaient peur de ne pas avoir le temps, comme s’ils avaient été privés de liberté. Comme moi. (ligne 5 page 233)
Cette fatigue est indéfinissable, elle m’enveloppe toute entière et il m’est impossible de lutter. Elle arrive sournoisement comme une brume de mer que l’on voit poindre au loin, quand le soleil soudain se ternit. La température baisse, l’humidité monte, on frissonne, elle gagne doucement la côte, se répand insidieusement pour nous envelopper toute entière, le temps bascule et s’assombrit. Cette fatigue lui ressemble. (ligne 22 page 256)