Extraits du livre
Lorsque Judith eut appris que Toine s’absentait pour faire le cuistot dans les taillis de Mouillecul, elle en eut des sueurs froides. Elle juive, et son compagnon maquisard, multipliaient par deux les risques qu’ils avaient l’un et l’autre, et l’un par l’autre, de se faire prendre. N’avait-elle pas réussi à garder l’anonymat jusque devant le tribunal ? Pourquoi se serait-elle mise en ménage avec cet innocent si ce dernier n’attendait pas un mois pour entrer dans la Résistance ? C’était un simple d’esprit.
Page 45, l. 19-26 (Cagouillou)
Une toile du musée des beaux-arts avait retenu son attention. Il s’agissait d’un Renoir de petit format intitulé Paysage de Cagnes un sous-bois, sans personnage, qu’il se sentait capable de contrefaire dans la journée. Parce qu’elle était signée du maître, cette croûte devait valoir une fortune. Frédéric, à plusieurs reprises, était venu la voir. Un jour, ce devait être un mardi, un groupe scolaire était retenu par son institutrice assistée d’un conférencier, les gardiens, benoîtement, discutaient entre eux, Frédéric, derrière la cloison, observa, montre en main, qu’il avait dix minutes devant lui pour substituer sa copie à l’original. Il n’en dormait plus depuis huit jours.
Page 350, l.19-29( Dicky Chouchou)