Extraits du livre
Tanguera
Après quelques torsions, les danseurs se donnent la main, forment un cercle, ils effectuent ensemble un transfert sur le pied droit, font un premier pas en avant vers le centre, ramènent la jambe à l’intérieur du bassin sans poser le pied puis réalisent un second pas. À l’équilibre, ils forment un cercle plus petit, et repartent en faisant deux pas en arrière. Le groupe exécute deux à trois allers-retours et s’arrête. C’est à ce moment-là que les couples se forment, pas forcément mixtes. Ils entament une marche emboîtée, sous l’œil bienveillant de leur professeure qui leur donne le tempo, frappant le sol avec un battant en bois. Ils effectuent un pas latéral vers le centre, passent sur un pied, puis reviennent au point de départ par un second pas latéral. Après quelques répétitions, une sorte de bal se forme et, en accord parfait avec la musique, ils marchent sur la « pulsation », marquent une pause sur le temps fort. Alors, petit à petit, les corps se libèrent et les mouvements s’harmonisent. Les couples semblent s’influencer les uns, les autres dans leurs mouvements et leurs trajectoires, exprimant ainsi comme une joie de danser ensemble. Ici, en Argentine, on appelle cela les « buenas ondas ».
Paloma sourit… Ce qu’elle ressent est inexplicable. Non seulement, elle se sent chez elle à Buenos Aires mais, surtout, elle reprend enfin vie sous sa véritable identité.