Extraits du livre
Les temps étaient si durs qu’un soir, à 20 heures, n’ayant rien à manger, accompagnés d’un petit groupe d’amis, nous sommes allés aux champs qui se trouvaient à plusieurs kilomètres pour ramasser du manioc. Il faisait nuit noire et dans la brousse, les dangers nous guettaient à tout moment, de gros serpents sommeillaient et nous devions avancer avec prudence au risque de nous faire mordre. La faim nous tenaillant, nous allâmes déterrer ces tubercules et de retour à la maison, nous les préparâmes pour les manger avec du piment. Notre faim un peu calmée, nous pûmes enfin dormir.
Je me mis donc à vouloir travailler au champ pour trouver quelques pièces, de quoi me nourrir et surtout pour payer le timbre qui irait sur la lettre que j’écrirais à mes parents pour les informer de ma nouvelle adresse.
(… ) Malgré la barrière de la langue que j’apprenais très vite, je me rendis dans le champ et on me donna un carré d’environ 30 m2 à cultiver avec la houe. C’était mon apprentissage, car la culture du Nord et du Sud n’est pas la même et le soir, je n’avais pas fini mon travail. Nous étions payés à la journée et ce jour-là, je reçus juste de quoi payer mon timbre-poste. J’écrivis à ma famille et partis à la ville la plus proche du village pour la poster et pour cela, je dus faire 12 km aller et retour à pied.